Pratiquée dans certaines régions asiatiques, africaines et latino-américaines, l’entomophagie (consommation d’insectes comestibles) n’a eu de cesse de capter l’attention des principaux protagonistes de l’industrie alimentaire et de nombreux instituts de recherche au cours des dernières années. Les insectes (criquets, grillons, sauterelles, vers de farine…) et arachnides (araignées, scorpions…) font partie intégrante des traditions culinaires de plus de 2 milliards de personnes.

Producteurs de commodités (miel, soie...), riches en éléments nutritifs, garants détritivores de la fertilité des sols par bioconversion des déchets, acteurs de la reproduction végétale par le processus de pollinisation et même agents de lutte contre les nuisibles (cf. coccinelles), ils pourraient également constituer une solution optimale aux innombrables problèmes (croissance démographique galopante, urbanisation forcenée...) liés à la sécurité alimentaire de l’humanité. En outre, le développement de la culture généralisée des quelques 1 900 à 2 000 espèces d’insectes comestibles recensées jusqu’ici par les entomologistes permettrait de diminuer les dommages collatéraux que l’élevage intensif traditionnel inflige à l’environnement : pollution des nappes phréatiques, surexploitation des ressources végétales (surpâturage) et dégradation des espaces forestiers, carence des sols en matière organique et minéraux essentiels, émission de gaz à effet de serre... Penchons-nous sur l’empreinte écologique de l’entomoculture.

D’innombrables atouts d’ordre écologique et sanitaire

En raison de leur métabolisme à sang froid, les insectes requièrent beaucoup moins d’eau et de nourriture que les animaux d’élevage (ovins-caprins, bovins, porcins, volailles...). En effet, les insectes peuvent se nourrir de déchets organiques (restes alimentaires, compost, lisier...) convertibles en éléments protéiques et en micronutriments. Par ailleurs, la production d’insectes comestibles ne sollicite pas le défrichement de nouvelles terres, ni le déboisement de nouvelles étendues forestières : une économie de surface qui permet de diversifier les productions sans pour autant porter préjudice à l’environnement et à la biodiversité.

En raison des contraintes quantitatives liées à la productivité alimentaire, nombreux sont les animaux d’élevage à vivre dans des conditions précaires, à la limite du supportable. Il est évident que l’entassement du bétail et de la volaille dans un espace réduit favorise la propagation de bactéries et la transmission de maladies zoonotiques (comme l’encéphalopathie spongiforme bovine ou la grippe aviaire). À ce titre, les éleveurs sont souvent amenés à administrer des compléments pharmaceutiques (antibiotiques) à leur cheptel pour empêcher la prolifération de bactéries pathogènes susceptibles de mettre en danger la santé du consommateur, chose impensable dans le cadre de l’entomoculture...

Non-polluants et nutritifs... Que demander de mieux ?

Animaux à sang froid par excellence, les insectes ont un taux de conversion alimentaire (rapport entre le poids sec des aliments distribués et le gain de production obtenu) extrêmement avantageux. De surcroît, consommer des insectes permettrait de réduire significativement les rejets mondiaux de dioxyde de carbone, de méthane et d’oxyde nitreux dans l’atmosphère dont l’élevage intensif est à 18 % responsable. Étant donné que les insectes nécessitent 12 fois moins de nourriture que les bovins (et 4 fois moins que les ovins) pour produire la même quantité de protéines propres à la consommation humaine (et animale), il serait dommage de ne pas tirer profit de cette nouvelle « manne alimentaire ».

Outre ses vertus écologiques, rappelons que l’entomophagie présente également de nombreux avantages nutritionnels. Bien que la valeur nutritionnelle des insectes soit largement conditionnée par leur stade de vie (état larvaire, stade métamorphique, état adulte...), leur habitat et la qualité de leur alimentation, il est largement admis que nos amis à six pattes regorgent de protéines, d’oligo-éléments (cuivre, fer, magnésium, zinc, sélénium...) et d’acides gras essentiels. Vous l’aurez compris : en plus de sa faible empreinte écologique, l’entomoculture permettrait de subvenir aux besoins alimentaires fondamentaux d’une humanité en perpétuelle croissance et d’éradiquer durablement certains fléaux (malnutrition, famines endémiques, carences vitaminiques...). Pourquoi ne pas se donner les moyens d’essayer?

 

page créée le 23/09/2017
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